Candida auris, tel est le nom de ce champignon qui suscite une vive inquiétude chez les experts de la santé. Il présente en effet la particularité d’être résistant à la plupart des antifongiques que l’on connait. Depuis sa découverte en 2009, il se propage actuellement dans plusieurs établissements de santé à travers le monde.
Candida auris : un grave danger potentiel
Candida auris a été découvert au Japon il y a 10 ans, avant de se propager rapidement dans plusieurs pays de la planète : Etats-Unis, Chine, Canada, Inde, Venezuela… En Europe, le Centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) a recensé 620 cas de personnes infectées entre 2013 et 2017 à travers six pays, dont le Royaume-Uni et l’Espagne.
Parmi les fongicides dont ce « super champignon » est insensible, nous avons le fluconazole, l’amphotéricine B ou encore les échinocandines. Les experts ont dévoilé que 90 % des souches du champignon ont développé une résistance accrue à un antifongique tandis que 30 % sont insensibles à trois antifongiques ou plus. Aux Etats-Unis, le CDC, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, voit ce pathogène comme un véritable danger, allant même jusqu’à le qualifier de « nouvelle menace mondiale émergente ».
On le retrouve surtout dans les hôpitaux
Candida auris représente une menace vraiment sérieuse, car il prolifère surtout dans les établissements de santé qui regorgent de personnes particulièrement vulnérables. Le pathogène est en effet très dangereux, voire mortel, pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Le champignon s’introduit dans le corps via une blessure, les oreilles ou encore par les voies urinaires. Son incursion dans le système sanguin entraîne l’apparition de fièvre, de courbature et de fatigue chez les malades. Plusieurs études dévoilent un taux de mortalité entre 30 à 57 % une fois que le pathogène parvient jusqu’au système sanguin.
Que faire pour lutter contre ce champignon ?
La situation est vraiment critique, car la présence du pathogène reste encore difficile à détecter. Ainsi, à défaut de pouvoir lutter correctement contre Candida auris, l’ECDC recommande à ce que les mesures de prévention soient améliorées dans les hôpitaux et autres établissements de santé (cliniques, dispensaires….). Le centre insiste particulièrement sur le signalement des cas, alors que certains établissements concernés par l’épidémie ont préféré garder le silence, soi-disant dans le but de ne pas effrayer les patients. L’ECDC préconise également l’isolement strict des personnes infectées pour éviter la propagation du pathogène. Des recherches sont menées pour tenter de trouver une solution à cette menace sanitaire.