Il est difficile d’échapper aux méthodes et programmes d’amincissement vantés dans les médias où la promesse d’une perte de poids rapide et spectaculaire est synonyme de bien-être et de retour à l’estime de soi. Derrière ce cliché idyllique, une autre réalité bien plus grave peine à percer. Le surpoids et l’obésité constituent des problèmes de santé publique qui doivent être traités comme tels. Ainsi, la perte de poids doit suivre un objectif médical et doit être encadrée par des professionnels de santé.
Le surpoids, un fléau de santé publique
En 2020, l’Assurance Maladie dévoilait un rapport dans lequel on constate que la surcharge pondérale (incluant le surpoids et l’obésité) concerne 47 % de la population adulte française. Un taux très élevé et d’autant plus inquiétant que le surpoids et l’obésité sont reconnus comme des états pathologiques, lesquels doivent faire l’objet d’un traitement médicalisé, surveillé et adapté. Et pour cause, l’excès de graisse dans le corps est favorable au développement de maladies chroniques comme le diabète, la stéatose hépatique, l’hypertension, l’apnée du sommeil ou même certains cancers. Bien que des traitements médicamenteux existent, ils doivent impérativement être accompagnés par une perte de poids et un rééquilibrage alimentaire. Cette approche vertueuse est encouragée par de nombreuses études scientifiques.
L’étude DIRECT (Diabetes Remission Clinical Trial) menée en 2016 a été conçue afin de déterminer l’efficacité à long terme d’un programme diététique et psycho-comportemental intensif et structuré visant à atteindre une normoglycémie durable sans l’aide des médicaments. Cette recherche a démontré qu’une perte de poids encadrée et suivie peut guérir des patients atteints de diabète de type 2 (DT2). De même, l’enquête LEGACY a prouvé l’impact très positif de la perte de poids sur la réduction et la régulation de la fibrillation auriculaire, le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent.
Enfin, l’étude DiOGenes a démontré qu’après la phase d’amaigrissement, un retour progressif à une alimentation basée sur une répartition bien spécifique des macronutriments (glucides, lipides et protéines) était la voie la plus efficace pour stabiliser durablement son poids, sans subir le fameux effet « yoyo » tant redouté par les candidats aux régimes et caractérisé par une reprise équivalente voire même supérieure des kilos perdus.

Les études scientifiques ne laissent planer aucun doute : la perte de poids thérapeutique présente des effets très positifs sur la santé générale des patients. Reste à identifier la méthode non médicamenteuse la plus efficace et la plus sûre possible, qui puisse être proposée à des patients atteints de pathologies cardiaques et/ou métaboliques graves sans les mettre en danger. Moins simple qu’il n’y paraît.
Un accompagnement adapté et personnalisé pour une perte de poids durable
Simple à calculer et facile à comprendre, l’indice de masse corporelle (IMC), qui évalue la corpulence d’une personne, est connu de tous. Entre 25 et 30 (kilogramme par mètre carré), un individu est en surpoids et à partir de 30, on parle d’obésité. Pourtant, l’IMC n’est pas un bon facteur pour évaluer l’état de santé des patients. En effet, il tient uniquement compte du rapport entre le poids et la taille et ne fait ni la distinction entre la masse graisseuse et la masse musculaire (ce qui le rend inutilisable chez les sportifs) ni la distinction entre les différents morphotypes d’obésité possibles (obésité androïde, gynoïde ou mixte). Cette seconde limite est la plus problématique car entraîne souvent une sous-estimation du risque que la surcharge pondérale fait peser sur la santé. C’est pourquoi les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à regarder du côté du tour de taille.

Révélateur du risque cardiovasculaire et métabolique d’un individu, il permet « de révéler un excès de graisse abdominale, très nocive pour la santé », explique Rémy Legrand, président de l’Union Française pour la Santé Cardiovasculaire et Articulaire (UFSCVA), et concepteur de la méthode RNPC. La mesure régulière du tour de taille permet notamment d’identifier les profils les plus à risque de développer de complications dues à leur obésité abdominale, et de proposer aux personnes concernées un programme ciblant spécifiquement la graisse viscérale, laquelle est justement associée à une série d’anomalies métaboliques chroniques.
L’étude EPIC, à l’initiative de l’Union Européenne, a par ailleurs montré qu’à chaque augmentation de 5 % de la circonférence abdominale (mesurée par le tour de taille), le risque de mortalité augmente de 17 % chez l’homme et de 13 % chez la femme. À la différence du calcul de l’IMC, la mesure régulière du tour de taille informe quant à la quantité de graisse localisée dans la cavité abdominale et potentiellement infiltrée dans les organes. Ce tissu adipeux, loin de n’être qu’une masse de tissu graisseux inerte, sécrète des adipokines, substances qui, libérées en excès, engendrent de sérieuses complications pathologiques. Les recherches scientifiques ont démontré que perdre 10 à 15 % de son poids initial permettait de considérablement limiter le risque de complication liée à la surcharge pondérale en réduisant le taux de graisse viscérale dans l’organisme.
Cet objectif semble difficile à atteindre mais pas pour autant impossible, à condition d’être accompagné par son médecin et un diététicien qui va déterminer les apports nutritifs et énergétiques du patient en tenant compte de ses besoins et de son état de santé. L’objectif est d’obtenir une perte de poids rapide et conséquente, sans faim, sans fatigue et préservant la masse musculaire du patient. C’est l’approche mise en place par le Groupe Éthique & Santé avec son programme de Rééducation Nutritionnelle et Psycho-Comportementale (RNPC), proposé par les 110 centres RNPC répartis sur le territoire français. S’appuyant sur de nombreuses recherches scientifiques, ce programme est basé sur un interrogatoire clinique approfondi, une évaluation régulière des paramètres biologiques et un accompagnement sur le long terme du patient.
Grâce à des rendez-vous réguliers tout au long des trois phases du programmes (amaigrissement, stabilisation, équilibre), les patients qui suivent la méthode RNPC enregistrent une perte de poids de 17 % en moyenne en l’espace de 8 ou 9 mois. Un résultat spectaculaire dont les retentissements les plus positifs sont d’ordre médical. L’étude « Metabolic improvements during weight loss:The RNPC® cohort », publiée dans Obesity Medicine, en 2018 « a démontré que la perte de poids obtenue dans le cadre du Programme RNPC permettait d’obtenir une amélioration des paramètres métaboliques associés au syndrome métabolique et à la stéatohépatite métabolique, ainsi qu’une diminution du recours aux médicament contre le diabète et l’hypertension » rappelle Rémy Legrand. D’autres études ont également confirmé les bienfaits d’une telle perte de poids et l’innocuité du programme RNPC sur le système rénal, souvent mis à rude épreuve par d’autres méthodes Mieux encore, l’étude « MDRD RNPC» montre une amélioration de la fonction rénale chez les patients qui souffraient d’une altération de cette dernière.
La perte de poids, lorsqu’elle est encadrée par des professionnels de santé, ne peut avoir que des effets bénéfiques. Si pour certains la finalité esthétique de la perte de poids est un critère important, il faut comprendre que le rétablissement clinique des patients souffrant de surpoids et des conséquences sur leur santé est une priorité absolue. C’est avant tout une question de santé publique.