Trépanation : la chirurgie de l’horreur

Santé

La trépanation a été pratiquée dans le monde entier et  à presque toutes les époques. Cet acte de chirurgie, parmi les plus anciens de l’Histoire de la médecine chirurgicale, parait de nos jours barbare voir criminel. Pourtant, beaucoup d’exemples de crânes trépanés montrent une cicatrisation de l’os, ce qui laisse penser que les sujets ayants subies une trépanation ont pu survivre à ce traitement « inhumain ».

Trépanation : la chirurgie de l’horreur

La trépanation consiste à percer, à l’aide d’un trépan, un trou dans la boite crânienne. Si cette opération, loin d’être esthétique, fut pratiquée depuis l’antiquité pour traiter les épileptiques ou les sujets atteints de troubles mentaux, de nos jours, on y recourt pour extraire du cerveau tumeurs et autres infections bactériennes.

La présence d’un grand nombre de cranes trépanés dans de nombreux sites funéraires à travers le monde laissent les historiens et les scientifiques perplexes. Ces derniers estiment que l’homme, antérieurement aux grandes civilisations, a pu déceler les fonctions exceptionnelles et le rôle de l’organe le plus compliqué chez l’homme : le cerveau

Afin de percer un crâne, on utilise donc le trépan dont des exemplaires datant de l’époque mésolithique ont été retrouvés. Si les grecs de l’antiquité, et avant eux les Égyptiens, ont théorisé la pratique dans leurs écrits, ce sont bien les Incas, maitres de l’anthropophagie rituelle et des sacrifices humains, à avoir élevé la trépanation au rang d’art.

Les innombrables trépanations observées chez les incas, prouvent que ce peuple de l’Amérique précolombienne obtenait d’excellents résultats. En effet « Une étude menée sur 150 crânes trépanés montre que 60 % portent des traces de solidification, qui laissent penser à une guérison », rapporte l’ethnologue Denis Bombardier.

En Europe, la trépanation s’est poursuivie pour soulager les attaques cérébrales et les maux de tête violents calquant ainsi le principe de la saignée fortement pratiquée à cette époque.

Le grand chirurgien Abū al-Qāsim al-Zahrāwī, plus connu en Europe sous le nom de Albucasis, n’avait aucune difficulté à réaliser des trépanations à l’aide son trépan et pensait que cet acte chirurgical pouvait être réalisé par « l’opérateur le plus ignorant et le plus peureux des hommes ».

Aujourd’hui, la trépanation se pratique dans des blocs opératoires aseptisés et dans des conditions d’hygiène drastiques.  Elle peut être indispensable en cas d’hémorragie ou lors d’un accident vasculaire cérébral mais aussi lors d’une tumeur cérébrale.

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